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2.2.3 Mobilité et transport des personnes: inégalités sociales et environnementales en Belgique

Les transports font partie des principales pressions économiques. En Belgique, les ménages aux revenus les plus élevés dépensent en valeur absolue dix fois plus pour les transports que ceux aux revenus les plus bas. Ce sont les ménages aux revenus les plus hauts, qui recourent le plus à la voiture, qui souffrent le moins des nuisances sonores occasionnées par la circulation routière, et inversement.

Définition

Les deux figures expriment respectivement les dépenses en matière de transports et les nuisances liées au bruit dû à la circulation routière par catégorie de revenus disponibles exprimée en déciles1. Chaque décile représente 10% des ménages. Le décile 1 représente les 10% des ménages ayant les revenus les plus bas et le décile 10 les 10% des ménages ayant les revenus les plus élevés. Comme les données proviennent d'enquêtes différentes faites à des dates différentes, les déciles ne correspondent pas exactement aux mêmes catégories de revenus dans les deux figures. La dépense globale en matière de transports présentée dans la figure 2.9 se décompose en frais pour la voiture (achat, entretien, carburant, assurance), en frais de transports en commun et en d'autres frais. Les frais d'avion lorsqu'ils sont payés en même temps que les vacances et les frais de voiture lorsque les ménages disposent d'une voiture de société - frais profitant surtout aux revenus les plus élevés- ne sont pas repris dans ce relevé.

Situation et tendance

La proportion du budget des ménages consacrée aux transports se situe en moyenne autour de 14% pour la plupart des ménages, à l'exception des ménages situés aux extrêmes, c'est dire les ménages aux revenus les plus faibles et ceux aux revenus les plus élevés. Ceux-ci allouent une proportion plus faible de leur budget aux transports. Cette situation implique que les montants consacrés aux transports varient fortement en fonction des revenus des ménages. Les ménages aux revenus les plus bas dépensent en moyenne une somme d'argent environ dix fois plus faible pour les transports que ceux aux revenus les plus élevés, respectivement 842,8 eur/an et 9 593,5 eur/an.

Quelle que soit la catégorie de revenu, la quasi totalité des dépenses pour les transports est consacrée à la voiture, essentiellement l'achat, l'entretien et l'assurance des voitures. Les dépenses pour les transports en commun sont marginales: en moyenne 3,6% des dépenses pour les transports2. Néanmoins, celles-ci sont proportionnellement plus élevées chez les ménages aux plus faibles revenus, où elles représentent 10% de leurs dépenses pour les transports.

Quant au pourcentage de ménages qui souffrent dans leur logement du bruit provenant de la circulation routière, il tend à diminuer quand les revenus de ces ménages augmentent. Les données disponibles pour la Région wallonne montrent donc que ce sont les ménages aux revenus les plus faibles qui souffrent le plus des nuisances sonores occasionnées par la circulation routière.

Pertinence pour un développement durable

La mise en parallèle de ces 2 indicateurs met en évidence l'accumulation de 2 types d'inégalités frappant les ménages les plus pauvres:

Le développement des transports, et notamment du transport routier, a donc des conséquences plus particulièrement défavorables pour les ménages aux revenus les plus faibles.

Objectif

Au niveau fédéral, le gouvernement s'est engagé à rendre le transport en chemin de fer financièrement plus accessible aux personnes à faible revenus, mais aussi aux jeunes de moins de 12 ans, aux pensionnés, aux moins valides (§ 450 et 468 du pfdd). Le gouvernement fédéral s'est également engagé à réduire les nuisances sonores des trains et avions (§ 463, 475 et 476 du pfdd). Néanmoins, il n'a pris aucun engagement relatif aux nuisances sonores du transport routier et aux nuisances sonores subies par les ménages disposant de faible revenus.

1Le pourcentage des ménages souffrant dans leur logement du bruit occasionné par la circulation routière en Région wallonne est un indicateur d'impact dans le cadre fd-p-e-i-r (forces directrices-pressions-états-impacts-réponse), issu du cadre p-e-r (voir 2.1). Il a néanmoins été choisi de l'insérer dans cette section pour montrer directement le lien avec l'indicateur précédent (voir figure 2.9).

2Ce chiffre doit être nuancé par le fait que les dépenses de transports en commun sont largement subsidiées par le gouvernement et que les employeurs en supportent une partie.

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